A la suite de la Loi du 5 septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », les opérateurs paritaires agréés (OPCA) sont devenus, à compter du 1er janvier 2019, des opérateurs de compétences (OPCO) en nombre restreint et aux missions redéfinies.
Dans ce mouvement de réforme, la loi place les branches professionnelles et les entreprises comme acteurs centraux pour relever le défi de la définition des besoins prospectifs en compétences et pour mieux accompagner les jeunes, les demandeurs d’emploi et les salariés.
De leur côté, les nouveaux OPCO créés par la loi, doivent notamment :
– financer les contrats de professionnalisation et d’apprentissage selon les niveaux de prise en charge définis par les branches,
– mutualiser, en appui aux branches, les moyens et outils nécessaires à l’analyse prospective des métiers et des compétences,
– accompagner les entreprises, et tout particulièrement les TPE/PME, dans le développement des compétences de leurs salariés en leur proposant des services de proximité adaptés.
La branche des télécommunications rappelle son engagement depuis plusieurs années dans le développement de la formation professionnelle continue, en général, et dans la formation en alternance en particulier. C’est ainsi que 8% de ses effectifs étaient en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation en 2018. Elle réaffirme sa volonté de poursuivre sa politique d’insertion par l’alternance dans les années à venir.
Elle constitue un secteur professionnel de 780 opérateurs qui emploient plus de 76 000 salariés de droit privé sur l’ensemble du territoire national, y compris les DOM. Les activités de la filière des infrastructures et services numériques représentent un plus grand nombre de salariés dont certains n’entrent pas dans le champ d’application de la Convention Collective Nationale des Télécoms, soit en raison de leur statut, soit en raison de leur appartenance à d’autres Conventions Collectives.
Grâce aux réseaux qu’elles déploient et aux services associés qu’elles commercialisent pour accompagner le développement des usages, les Télécommunications sont au cœur de la transformation numérique. Le fonctionnement en réseau, la dématérialisation, l’usage des données, les synergies entre « contenus et contenants » sont des évolutions permises par les réseaux et services des opérateurs qui modifient, tant les méthodes de conception, de production et de collaboration des entreprises que les métiers et les compétences des salariés de tous les secteurs.
De ce fait, plusieurs cohérences de métiers et de compétences sont possibles pour le rattachement des infrastructures de réseaux et de services Télécoms à un OPCO.
C’est ce que soulignait le rapport MARX-BAGORSKI en laissant la liberté aux partenaires sociaux de la branche de s’accorder sur leur vision stratégique et l’opérateur de compétences de leur choix. Ceci avait conduit les partenaires sociaux de la branche à désigner l’OPCO interfilière de services dans les droits d’OPCALIA, par accord du 7 décembre 2018. Son périmètre ayant ensuite évolué, le Ministère du travail a recommandé à la branche de se rapprocher d’ATLAS, de l’OPCO 2i ou de l’AFDAS.
Après avoir auditionné ces OPCO en cours de procédure d’agrément, et constaté que les métiers « cœur » des télécoms n’entraient d’évidence dans aucun des champs professionnels prédéterminés, les signataires du présent accord sont convenus de désigner l’AFDAS, l’OPCO de la culture, des industries créatives, des médias et de la communication avec lequel il existe des synergies pour les entreprises et les salariés.
Ce choix est guidé par plusieurs éléments.
Les premiers sont d’ordre économique :
A terme, les synergies et croisements entre entités et métiers fondent la cohérence de ce choix.
Les seconds éléments de cohérence relèvent de la proximité d’un certain nombre de métiers relevant du champ professionnel de l’AFDAS, notamment ceux de l’audiovisuel, de la presse et de la publicité.
Du fait de l’évolution des usages et du développement des consultations en ligne (vidéo/TV/presse), l’exploitation des données clients favorise également l’émergence de métiers communs autour de l’intelligence de la donnée : data analyste, data scientiste, etc…,
Les signataires du présent accord entendent créer un Pôle Paritaire de Gestion pour suivre l’activité de l’OPCO au niveau de la branche des télécommunications et faire toute proposition utile au Conseil d’Administration dans les domaines qui la concerne, dans le respect des accords de branche et des orientations définies par la Commission Paritaire Nationale pour l’Emploi (CPNE).
Le présent accord annule et remplace les dispositions de l’accord du 7 décembre 2018 portant désignation d’un OPCO pour la branche des Télécommunications.
Le champ d’application du présent accord de désignation est celui défini par le titre I de la Convention Collective Nationale des Télécommunications et son avenant du 25 janvier 2002.
L’ensemble des entreprises relevant du champ d’application ci-dessus précisé devra donc s’y conformer sans émiettement possible et sans distinction de taille, en ce compris les entreprises de moins de 50 salariés.
Dans l’attente du plein effet de la réforme de la formation, cette désignation est effectuée pour une durée déterminée de 3 ans à compter du 1er avril 2019.
Les partenaires sociaux de la branche conviennent d’effectuer un bilan d’application au terme de deux années d’application du présent accord en vue d’examiner l’opportunité de pérenniser cette désignation au-delà du 31 décembre 2021.
Le présent accord fera l’objet des formalités de dépôt et de publicité prévues par les dispositions réglementaires visées à l’article L. 2231-6 du Code du travail.
Les parties signataires conviennent d’en demander l’extension.
Fait à Paris, le 20 Mars 2019
CFDT
CFTC
FO
HUMAPP